|
|
||
|
212 Les Spectacles de la Foire.
|
||
|
|
||
|
il défît fa culotte, fe trouffa et montra fon derrière nu à ce nègre qui,de fon côté, leva la toile du théâtre de façon qu'il fut aperçu dans cet état par des dames et autres perfonnes qui reftoient dans ladite falle ; qu'il a eu le malheur de fuccomber à cette fâcheufe idée dont il connoît actuellement toute l'in- " décence et dont il fe repent très-fort. Et ledit Lefan nous a dit qu'il étoit alors fur ce théâtre occupé à éteindre les bougies qui y étoient allumées ; qu'il a entendu le propos rapporté par ledit cocher, mais n'a rien vu de ce qu'il a fait ; a vu la toile du fpectade levée fans favoir qui l'a fait. Et ledit Capolin a dit que ledit cocher lui a demandé s'il avoit vu la comédie, a enfuite pré-fenté fon derrière en difant : « Tiens, la voilà la comédie », fans que ledit Capolin ait vu s'il étoit nu ou non ; a dans le moment lui Capolin levé Ia toile dudit théâtre, fans trop favoir ce qu'il faifoit. A alors entendu un claquement de la part dudit cocher, ne fait s'il étoit fait avec les deux mains l'une dans l'autre ou avec icelles fur fon derrière. Et tous trois nous ont dit qu'il y avoit alors des dames et quelques perfonnes dans ladite falle de fpcc-tacle; que fur-le-champ a paru-fur le théâtre leurdit maître qui étoit tout courroucé et qui a demandé à tous trois quel étoit celui qui avoit montré fon derrière, ce qu'ils lui ont caché en difant ne pas le favoir.
Signé : Dandeli-Chambli ; J. B. Lépau.
Sur quoi nous avons fait remettre ledit Dandeli, cocher, à la réquifnion de mondit fleur de Villers, à la garde dudit Cottin, fergent de la garde, ici préfent, lequel s'en eft chargé pour le conduire de notre ordonnance de police ès prifons du Châtelet de cette ville. A l'égard des deus autres domeftiques fufnommés, ils font reftés dans la maifon de mondit fleur de Villers qui nous a déclaré ne point requérir Pemprifonnement dudit petit nègre malgré fa complicité du tour indécent dont eft queftion, attendu fon jeune âge et qu'il le tient de M11-" Rouillé, feeur de feu M. Rouillé, gouverneur de ia Martinique, qui l'a fort prié de le prendre avec lui et que ce feroit charité de le faire. Dont et de tout ce que deffus nous avons dreffé le préfent procès-verbal. Signé : Pajot de Villers ; Cottin ; Thiot.
(Archives des Comm., n° 3046.)
|
||
|
|
||
|
C
OMÉDIE-ITALIENNE A LA FOIRE (la). Jaloux du succès des spectacles de la foire, et mécontents de voir que le public désertait leur salle, les comédiens italiens demandèrent et obtinrent la permission de transporter leur théâtre à la foire Saint-Laurent et d'y donner des représentations pendant toute sa durée. Dès 1721, ils y étaient installés, mais leur entreprise ne réussit guère, et en 1723 ils durent renoncer à lutter avec les
|
||
|
|
||